Ah, Assassin's Creed III. J'ai rarement connu des déceptions vidéoludiques, étant donné que je n'achète pas énormément de jeux, et que je prend soin de choisir correctement ceux ci. A part Muramasa peux être, ne pouvant pas savoir qu'il serait aussi répétitif, et m'étant fait charmer par des graphismes magnifiques, je m'étais retrouvé devant un jeu que j'avais trouvé profondément répétitif et en permanence dans le recyclage. Assassin's Creed, c'est un peu pareil. A la différence près que ma relation a cette série est totalement différente. Alors, on se chauffe et les doigts, c'est parti.

Assasin's Creed. Une des séries les plus populaires du jeu vidéo, porté au nues par la presse et une grande partie des joueurs, et défoncé par d'autres. J'ai commencé la série avec le deuxième épisode, que j'avais beaucoup aimé. J'avais déjà trouvé, a l'époque, que le jeu était assez répétitif, mais l'ambiance, l'aspect historique et surtout le gout de la découverte m'avais fait continuer le jeu, et plutôt apprécier l'expérience. N'ayant pas envie de retourner parcourir l'Italie, j'ai fait l'impasse sur Brotherhood et découvert, grâce à l'ami Kalakoukyam, Assassin's Creed Revelations. Que j'ai beaucoup aimé, car encore une fois, l'ambiance était au rendez vous, avec encore plus de dépaysement que dans le second opus. J'attendais donc impatiemment le 3, qui m'avais fait baver avec ses trailers et sa promesse de monde ouvert. Moi qui adore les jeux contemplatifs, j'avais été servi a Constantinople, et je ne pouvais que m'impatienter devant cet épisode en terre américaine. Du coup, quand j'ai vu qu'il était offert aux abonnés PSN+, je ne pouvais qu'être content.

Assassin's Creed, a force, je l'ai renommé Tourisme Simulator. Car c'est a mon sens la seule et unique raison pour laquelle on peux jouer a ce jeu, le reste étant accessoire et mal foutu. Mais nous y reviendront. Les équipes artistiques d'Ubisoft sont ultra talentueuses, c'est indéniable. La preuve en atworks dans cet article. Comme dans les épisodes précédents, le travail sur les costumes est absolument magnifique, que ce soit sur Connor, les indiens, les personnages secondaires ou les pirates. Le soin du détail est remarquable, et on sent un vrai amour dans la recherche de la fidélité historique. Certains plans sont magnifiques, la première partie du prologue, sur le bateau, est très bien travaillé et immersives, et certaines missions secondaires sont particulièrement dépaysantes. De même, les villes sont toujours assez bien travaillées, et rendent bien compte de l'architecture de l'époque. La bande son est de qualité également, notamment certains thèmes de combats.

Mais il y a un problème, c'est qu'on est aux USA. Et que les villes américaines, c'est pas comme en Turquie ou en Italie. Les rues sont larges, c'est plat, géométrique, répétitif, la ou Constantinople nous offrait pas mal de dédales et de verticalité pour crapahuter. Du coup, on prend moins de plaisir a se balader, a escalader, car on a plus vite fait de suivre une grande avenue et de tourner a angle droit a la rue d'après. Ni New York, ni Boston n'offrent cette volonté d'exploration et ce plaisir de déambulation dans les rues, comme c'était le cas a Venise ou Constantinople. Ceci dit, ne jetons pas la pierre a Ubisoft sur ce coup la, c'est la faute a la période historique, pour le coup. Mais a la rigueur, ce n'est pas bien grave. Car si on a un bon gameplay, ça passe non? Et puis il reste la frontière.

EPIC FAIL!

Une fois arrivée dans la frontière, c'est encore pire. Ce monde ouvert est une catastrophe. Pourtant la première impression est bonne. C'est plutôt joli, les panoramas sont sympathiques, on peux crapahuter un peu partout. Et en hiver, se balader en forêt est agréable. Sauf qu'on se met a dévoiler progressivement la carte. On avance dans le jeu. On se rend compte que c'est grand. Que c'est quasi tout le temps les mêmes décors, que les objectifs sont ultras éloignés, et qu'a part la chasse, on a rien a faire. La frontière est un cas d'école, celui de l'open world vide dans lequel on s'ennuie, et qui nous demande de nous taper des trajets immenses pour aller récupérer tel item a l'autre bout de la map. Et de ce problème viennent les autres. Car je suis capable de faire abstraction des tares de gameplay lorsque l'univers est bon, en témoigne mes 186 heures de jeu sur Endless Ocean 2. Et comme l'univers est complètement raté tous les défauts nous sautent au visage. La répétitivité des missions. La chasse qui vous demande juste de prendre votre arc et de laisser faire la visée automatique. Les collectables éparpillés dans des endroits chiants. L'automatisation atroce du gameplay. Il y a moins de boutons a utiliser que dans Revelations, c'est dire. Les dialogues lourds, les assassinats qui sont plus faciles a exécuter en fonçant dans le tas et en défonçant tout le monde qu'en la jouant furtif. Réussir a libérer tous les forts du jeu en étant tout seul contre une soixantaine d'ennemis et en y allant comme un boeuf, c'est quand même un sacré aveu d'échec. L'IA est toujours aussi horriblement scriptée, et on peste par que ce con de Connor, au lieu de marcher normalement dans cette rue, a eu la bonne idée de monter sur des caisses. Seule exception, les batailles navales, qui fournirons des moments d'une intensité remarquable et encore une fois, des ambiances magnifiques. Les meilleures phases du jeu, sans aucun doute.

Coté rythme et scénario, j'y ai cru un moment. La première partie, sur le bateau lors de la traversée de l'Atlantique, était a mon sens très bien travaillé. L'enfance de Connor aussi. J'ai senti un certain soin apporté au dialogues, et une ambiance beaucoup plus sympa que dans le reste du jeu. Sauf que ce prologue est beaucoup, beaucoup trop long. A croire qu'Ubisoft a fait un partenariat avec Square Enix pour réaliser des jeux aux prologues horriblement longs qui te donnent envie de lâcher la manette (Oui FF XIII, c'est de toi que je parle). Alors j'ai espéré. Je trouvais même Connor cool. Sauf qu'au fil du jeu, il devient une brute épaisse, l'écriture perd de son soin, et le tout se termine sur une fin catastrophique, qui m'a rappelé AC II, et son magnifique "OUAIS MAIS TU COMPRENDS LA JUSTIFICATION C'EST 42". Bref, l'histoire, on zappe. Et c'est dommage, vraiment. Et encore, j'ai été épargné par les bugs, a part des bugs de colisions et de scripts, je n'ai pas eu grand chose.

En avançant dans Assassin's Creed III, je me disais que l'équipe artistique d'Ubisoft mériterait des vrais game designers. Et cela c'est magnifiquement confirmé. Cette série mérite mieux qu'un gameplay automatisé a outrance, des niveaux scriptés et des opens worlds vides. En espérant que Black Flag, et son univers pirate attirant arrive a redresser la barre. Et j'espère que le gachis s'arrêtera une bonne fois pour toutes.